Sean Scully au MAM : interview
Sean Scully : « Un tableau peut avoir besoin de temps pour être aimé »
Autour de Sean Scully, dont le MAM évoque les trente années de créations, trois expositions ouvrent, avec Françoise Pétrovitch, Francesco Gennari et Paolo Grassino une nouvelle étape, internationale, de la vie du musée stéphanois.
Centrée sur la rétrospective consacrée à l’Américain Sean Scully, la toute nouvelle exposition qu’accueille le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne est en fait un espace à quatre dimension.
Les réflexions que mène depuis plus de trente ans, le plasticien d’origine irlandaise et les créations qui les illustrent occupent un vaste espace dans les salles d’exposition du musée stéphanois. Dans un anglais posé, où l’on sent que le temps de la réflexion ne cesse de mûrir, il explique comment son travail s’inscrit dans une longue tradition, séculaire. Il s’agit d’un art « accessible aux enfants, parce qu’ils touchent, comme moi, à l’essentiel de la construction comme un jeu » explique-t-il.
Les combinaisons géométriques, le sens de la couleur, puisé chez de nombreux artistes, au fil de longues explorations, alors qu’il s’adonnait à des créations à la limite du mystique.
Scully évoque Van Gogh « qui a toujours cherché à transformer le monde en un paradis spirituel ». Une référence qui éclaire son travail, et explique la puissance de ces compositions, où l’abstraction est un outil de création plus que l’œuvre elle-même. Malevitch, Mondrian, Matisse, sont aussi dans les respirations des lieux…
Quatuor poétique
Les trois autres artistes invités à cette première exposition d’après-anniversaire, sont à leur manière des chercheurs inlassables. Pour Lorand Hegyi, qui les accueillait en fin de semaine, leur présence conjointe à Saint-Etienne est un « cadeau exceptionnel ». Les séries de Françoise Pétrovitch, en forme de coup de poing, propre et figuré ! sont là pour proposer au visiteur une « surprise permanente », une vision du monde avec, à chaque fois, un détail, un complément, une métaphore… Une
Le dispositif créé spécialement pour le MAM par le jeune créateur Italien Paolo Grassino, appelle le visiteur à circuler autour de sculptures, en forme de personnages « en semi-liberté », (un mannequin transpercé d’une vingtaine de tubes d’aluminium), ou de structures rouge sang, organique et puissante, dont on ne sait pas vraiment si elle représente un intérieur (de corps humain par exemple) ou une entité autonome dotée de sa propre vie…
L’espace investi par l’Italien Francesco Gennari, dont c’est la première exposition en France, joue sur les différents états de la matière. Volontairement inclassable, il a choisi de placer au cœur de son installation une œuvre dénommée « Degénérazione de Parsifal ». Une illustration plus que parlante sa conviction : la déstructuration de l’œuvre, sa dégénérescence, sont aussi de l’art. A venir vérifier sur place donc !
Alain Le Tirilly
Musée d’Art Moderne
Rue Fernand-Leger
42170 Saint-Priest-en-Jarez
04 77 79 52 52
www.mam-st-etienne.fr
Pratique
Du samedi 9 février au 6 avril
Du mercredi au lundi de 10h à 18h sans interruption.
Ouvert le mardi pour les visites guidées des groupes scolaires.
Visites guidées
Mercredi et samedi à 14h30 - Dimanche et jours fériés à 11h, 14h30 et 16h30.
Visites tous les jours à 14h30 pendant les vacances scolaires.
Tarifs
Entrée : 4,50 € / Tarif réduit : 3,70 €
Entrée et visite guidée : 6 € / Tarif réduit : 4,50 €
Gratuit -12 ans et pour tous le 1er dimanche du mois.
LEGENDES ET CREDITS PHOTOS (DR)
Sean Scully : une rétrospective de trente années de recherche et de création.
Françoise Pétrovitch : une vision très personnelle de la loi des séries, avec des poupées à l’humanité troublante.
Francesco Gennari joue de la mythologie pour déjouer les certitudes de l’observateur. Prêts à vous laisser surprendre ?
Paolo Grassino : une imagination puissante d’où naissent des personnages d’autant plus cauchemardesques, qu’ils sont réalistes…