Louis-Albert Chanut expose / interview

exposition à la Maison bourgeoise des Ar, à Saint-Etienne

Louis-Albert Chanut : 
un sculpteur dans les murs

Passionné par le hasard, adepte des gestes simples, soucieux de guetter les « ratages » pour voir s’ils se porteraient pas en germe l’amorce d’une création originale, Louis-Albert Chanut sera ce week-end à la Maison des Ar. Nous l’y avons rencontré alors qu’il peaufinait son exposition…

Ils sont amis depuis une dizaine d’années. Il fallait bien qu’un jour, cela apparaisse … au grand jour. Et l’occasion des Journées du patrimoine 2008 est la bonne. Robert Arnaudon a invité Louis-Albert Chanut a investir la « Maison bourgeoise des Ar » le temps d’un week-end qui devrait permettre de découvrir les dernières créations du sculpteur dans ce lieu du XIXe, particulièrement agréable.
Discrétion, carnet de commandes chargé ou légère tendance à la flemme… Louis-Albert Chanut le confesse volontiers : « Je ne cherche pas à exposer, mais quand on me le propose, je ne refuse jamais ». Voilà un mode de fonctionnement qui a le mérite de la clarté.
C’est avec plaisir, donc, qu’il a accepté l’invitation de Robert Arnaudon, qui lui a tout simplement proposé de mettre des œuvres un peu partout dans la maison.
Spécialiste de la sculpture de l’inox, mais aussi du bois, Chanut s’est fait un nom à Saint-Etienne et dans les environs. Plusieurs de ses œuvres monumentales fleurissent par-ci par-là, place Valbenoîte, dans l’enceinte d’un CFA de la ville métropole, à Unieux, à Lorette, où un ensemble en hommage au monde ouvrier, dont il est particulièrement fier, lui a été commandé…

Les « Bustes de quelqu’un »

Ce week-end, à la Maison des Ar, Louis-Albert Chanut présente plusieurs pièces : du plus grand au plus petit, nous verrons des personnages « grandeur nature », qui rappellent certaines sculptures que l’on peut voirt dans les villes des environs. Il a aussi disposé des pièces de bois travaillées à la tronçonneuse (« J’aime le côté brut… » explique-t-il..). Ces « portraits de quelqu’un » sont une évocation des multitudes de bustes qui ornent les locaux municipaux, les salles des fêtes, et dont bien peu de gens connaissent les propriétaires… Peu à peu ils deviennent les visages… de personne ! « Au moins, les visages que je sculpte n’appartiennent à personne, ils ne risquent pas de tomber dans l’oubli… Ils sont juste là pour proposer au passant de leur donner eux-mêmes un nom, de jouer à trouver une ressemblance… » s’amuse l’artiste.

Des miniatures liées au « ratage » et au hasard

Un autre volet des œuvres de Louis-Albert Chanut que l’on pourra voir ce week-end, ce sont les miniatures qu’il fabrique à partir des milliers d’éclat de soudure d’inox qu’il laisse naître dans son atelier. «
« Les gouttes de métal sont mon matériau de base, comme la peinture l’est pour le peintre » explique-t-il. «En tombant au sol, elles prennent des formes d’une variété incroyable. Je les rassemble devant moi, puis l’imagination faisant le travail, je construis les miniatures ». Tel éclat lui évoque un chevalier ? Tel autre un arbre ? Il va tenter de « compléter le tableau » et réunir assez d’éléments pour élaborer une scéne qui va devenir « La quête du Graal »… (Ce thème a d’ailleurs donné naissance à plusieurs miniatures…)
Les illustration de Sophie Marie, et des œuvres (peinture) de l’hôte de ces lieux, Robert Arnaudon, seront aussi à voir pendant tout le week-end.

Alain Le Tirilly


LEGENDES
Louis-Albert Chanut et Robert Arnaudon lors des dernières phases de la préparation de l’exposition.

Avec un « Buste de quelqu’un », dans le magnifique parc de la demeure.

Des miniatures où tout commence par le hasard…

# Pratique
Samedi et dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Visite libre et  visite guidée du par cet du rez-de-chaussée de la maison.

# Site
Maison bourgeoise des Ar
22, rue Marcel-Sembat
04 77 46 78 49

# Coulisses
Souvenirs précieux

Louis-Albert Chanut se souvient avec émotion de l’année 1991 lors de laquelle on lui avait laissé « carte blanche » pour investir et animer le couvent des cordeliers, à Saint-Nizier sous-Charlieu. Il avait alors créé une série de personnages de bois, reproduits à partir de grandes calligraphies. Certains de ces « signes humains » font partie de l’exposition de ce week-end à Saint-Etienne.