Guy Bedos / interview
Sur scène à Saint-Chamond et La Ricamarie
Bedos revient : mordant
et revue de presse au menu
Loin de Paris, l’individu Guy Bedos ne se sent pas forcément si mal que ça. « Je me sens plutôt comme chez des amis » nous a-t-il dit… Friand de contact avec le public, attentif aux réactions… l’homme d’humour et de lettres (de cinéma aussi…) arrive dans la région avec un nouveau spectacle. Attention les yeux…
Une chose est sûre : il viendra avec une revue de presse en bonne et dûe forme. « Sinon, je sais que je vais me faire lapider » dit-il. « Maintenant, je n’ai plus le droit de faire disparaître ça de mon spectacle ! ». On devine qu’il n’est pas franchement malheureux d’avoir « lancé » une formule qui marche, et que des confrères qu’il apprécie bien ont reprise à leur compte (Christophe Alévêque pratique assez volontiers la technique, avec bonheur, même..)
« Et puis il faut reconnaître que la période est assez faste, poursuit Guy Bedos. En France, bien sûr, « avec notre président et son étrange politique » mais aussi aux Etats-Unis, « où un vent de fraîcheur serait assez bienvenu, si Obama poursuivait sur sa lancée ».
« Je n’ai pas tué le jeune homme que j’ai été »
Fidèle en amitié, il est aujourd’hui aux côtés de Siné, dont il n’a pas apprécié que cet dessinateur « historique » soir viré de Charlie Hebdo dans des conditions « indignes » selon lui. « On ne vire pas quelqu’un de cette trempe, même si question caractère, effectivement, c’est peut-être un cas un peu difficile à gérer… ». « Et puis de vrais anti-sémites, j’en connais… » C’est pour cela qu’il collabore « à raison d’une chronique tous les quinze jours » à la revue de son ami. « Je ne peux vraiment pas faire plus ».
Prof de solitude…
Il se dit « acteur égaré dans le music-hall ». De fait, le cinéma, a fait appel à lui à de multiples reprises. Aujourd’hui, d’octobre à mars, au conservatoire dirigé par Daniel Mesguish, Guy Bedos va enfiler les habits de professeur… de solitude en scène. « En fait je viens du cabaret, où justement on est seul en scène…Je me souviens d’avoir été encouragé à mes débuts par des gens comme Prévert ou Boris Vian »… On peut trouver conseillers moins avisés…
« Qu ‘allez-vous apprendre à vos étudiants ? – d’abord que je ne fais pas de hiérarchie entre les genres : écrire un sketch, faire court, ça n’a rien de facile »…
Son dernier spectacle est coécrit avec un certain Jean-Loup Dabadie, depuis peu devenu « immortel ». « Pour moi ? ça n’a rien changé. Mais lui, il attendait ça avec une telle impatience qu’on dirait qu’il a rajeuni de 30 ans… »
Au chapitre des projets, un roman « atypique » est à paraître le 5 novembre. « Après avoir raconter ma vie, je me suis collé à une histoire intimiste, avec l’espérance comme point d’arrivée ».
Guy Bedos confirme qu’il est toujours « inconsolable et gai » (titre d’un de ces livres). Mais « gai, avec un I, pas un Y : je suis « hétéro militant » dit-il dans un clin d’oeil. Personne n’est parfait…
Alain Le Tirilly
LEGENDES CREDIT DR
Guy Bedos assure deux dates dans les environs de Saint-Etienne, jeudi et vendredi.
« Je n’ai pas tué le jeune homme que j’ai été ».
# Pratique
Jeudi 2 octobre (Saint-Chamond)
Vendredi 2 octobre (La Ricamarie)
# Sites
Salle Aristide Briand
Saint-Chamond
Centre culturel Louis-Daquin
La Ricamarie