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interviewes, reportages... rencontres / culture à Saint-Etienne
15 octobre 2008

EOC, slam et contemporain

Concert slam et contemporain au Musée d’art moderne de Saint-Etienne

Messiaen version slam : 
l’art d’oser…

Giacomo Spica n’a pas hésité. Pas du tout… Déclamer les poèmes de Cécile Sauvage, mère d’Olivier Messiaen, sur la musique du « Quatuor pour la fin du temps » est un de ces défis qui ne se refusent pas…

Le concert que l’Ensemble orchestral contemporain va donner mardi 21 octobre au Musée d’art moderne propose une série de découvertes en chaîne…
Un mélange entre la musique « classique »… et le slam est un challenge de musiciens et d’artiste.
Ce soir-là, le texte sera de Cécile Sauvage. Il a été écrit alors que cette dernière portait en elle celui qui deviendra l’un des plus grands maîtres de la musique contemporaine.
Giacomo Spica est plus habitué à déclamer ses propres textes. « Cette fois, c’est très particulier ; je dis les mots d’une femme, qui plus est enceinte… ». « Elle parle à son fils, avec des images parfois très fortes ». « …Ta tête de mort, c’est moi qui l’ai sculptée… » cite-t-il.

Rompu à la création vivante, féru de musique improvisé, le voilà transporté dans le monde de la musique très écrite.
Les poèmes qu’il déclame, sur la musique du célébrissime quatuor son tirés du recueil « L’âme en bourgeon » : « J’ai tout lu, pour vraiment entrer dans ces textes, dans cette langue, explique Giacomo Spica, puis j’ai retenu les poèmes qui me permettaient de garder un fil conducteur, de raconter une histoire, tout en respectant les poèmes et bien sûr la partition ».
Du fait de la richesse de l’œuvre musicale, « à plusieurs moments, je suis en retrait », dit-il. La parole, bien sûr, ne doit pas desservir le quatuor…

Découvertes et passerelles

« Il est bien dommage que les univers de la musique classique ou contemporaine et ceux des autres formes musicales ne se croisent pas plus souvent » déplore Giacomo Spica.
Adepte fervent des « passerelles entre les différentes expressions artistiques », il va souvent au contact des jeunes amateurs de slam pour tenter de « casser les cloisonnements qui existent dans l’esprit de beaucoup ».
Pour lui, « Aujourd’hui le slam est la seule forme esthétique qui parvienne à briser le communautarisme : le public est vraiment de toutes les générations, de toutes les origines sociales… »
Il ne cache pas que sa participation à la soirée de ce 21 octobre est plus qu’un bonheur pour lui. « Je suis ravi de travailler avec ces musiciens-là, avec la rigueur qu’exigent ces œuvres ; je suis surtout très heureux de faire partie d’une équipe qui ose monter un tel spectacle ».
Un bonheur à venir partager…

Alain Le Tirilly

NOTE : En amont du concert, la journée sera dédiée à la découverte de l’art contemporain, avec le matin (9h15 et 10h45) la possibilité de visiter les expositions du MAM et de découvrir les instruments, pour les scolaires. Puis à 14h15 : visite du musée puis découverte du travail de l’orchestre en  répétition publique.

# Coulisses
Le détail du programme

« Rythmique de l’ange » Musique / Poésie / Slam
direction : Philippe Péatier,
Olivier Messiaen : « Quatuor pour la fin du Temps »
Slam de Giacomo Spica sur des poèmes extraits du recueil « L’âme en bourgeon » de Cécile Sauvage
(Hervé Cligniez, clarinette ; Roland Meillier :piano ; Gaël Rassaert, violon ; Valérie Dulac : violoncelle)
Pierre Boulez : « Dérive »
Gérard Grisey : « Périodes »
Tristan Murail « Mémoires/Erosion pour cor et ensemble »
«(Didier Muhleisen, cor)

# Pratique
Mardi 21 septembre à 20h
2 euros

# Site
Musée d’Art Moderne
La Terrasse
rue Fernand Léger,
Saint-Priest-en-Jarez
04 72 10 90 40

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