Jazz à l'hôpital

Le Rhino Jazz(s) soigne son image et son public

Jazz : le Rhino à l’hosto, c’est pas du pipeau

Pour la première fois, le Rhino-Jazz(s) Festival a poussé la porte du centre hospitalier de sa ville de prédilection. Une soirée forte en émotions, pour les pensionnaires, pour le personnel et les organisateurs. Pour les musiciens aussi…

Venus de Louisiane, ces musiciens-là sont d’une énergie rare… Ils se sont mobilisés après le passage dévastateur de l’ouragan Katrina sur leur pays, en participant à des collectes destinées à secourir les sinistrés.
De ce côté-ci de l’Atlantique, le « Hot 8 brass band », invité de la dernière édition du Rhino-Jazz festival est resté fidèle à cette démarche, lors des rencontres avec différents publics, qu’il est allé trouver… chez eux.
Après s’être produits à la médiathèque Louis-Aragon, au centre social A. Lanoux (où de sympathiques contacts ont été pris avec eux), les musiciens ont terminé leur parcours au centre hospitalier du Pays de Gier, à Rive-de-Gier.

Un concert mais pas que…

La météo a mis à mal le programme qui devait les voir arriver, triomphalement, instruments aux lèvres… La journée avait été plutôt maussade, pluvieuse…  L’entrée fut plus discrète que prévu. Fransceco Forté, chargé de l’animation des lieux, de la « vie sociale », explique : « Au départ on en a parlé sur le ton de la plaisanterie : faire venir des musiciens ici, ça paraissait inconcevable. Pourtant, nous nous battons au quotidien contre les clichés qui font que l’hôpital est un lieu fermé à la vie de la ville ». Et les pensionnaires, souvent ici pour de long mois de rééducation, étaient vraiment très demandeurs.

« Bien dans sa tête »

En coordination avec l’association « As de trèfle »(anciens patients, parents…) et sa dynamique présidente Marie Dumaine, contact a été pris avec l’organisation du festival. « En marge des soins, tout ce qui peut aider les patients à être bien dans leur tête vaut le coup d’être tenté » explique Francesco Forté. Bien en amont du concert, le projet a permis de proposer des ateliers (chant, percussions…), de susciter l’intérêt des familles pour la vie de l’établissement…
Et le projet a abouti : une salle pleine, au cœur de l’hôpital (une scène et des projecteurs dans… la salle à manger). Dans le public, des pensionnaires, certains en fauteuil, des gens de leurs familles, parfois tout jeunes, des amateurs de jazz… Un vrai concert, entre swing, funk, hip-hop et soul, avec une rencontre, en fin de soirée, entre musiciens et public où la barrière de la langue a (presque) réussi à se faire oublier…Let’s jazz !

Alain Le Tirilly