Mimi : âme du Mistral gagnant / portrait

Nostalgie d'une belle époque : le Mistral gagnant

Retour de Mistral (gagnant)

Le Mistral n’est plus vraiment « gagnant » depuis 2003, date à laquelle elle l’a vendu. Mimi vit aujourd’hui une autre vie. A la veille du festival auquel elle contribue plus que jamais, elle nous a parlé de cette (belle) époque, pas tout à fait révolue !

« Une maison où j’étais chez moi et où je voulais que tout le monde se sente chez soi ». Mimi a tenu une quinzaine d’années durant le Mistral Gagnant, bar de nuit, et creuset d’idées, généreuses en général. C’est là qu’est né le « Mad’s Co », ancêtre de l’association qui anime le festival Avatarium.
Lycéens, musiciens, théâtreux… Ils sont nombreux à se souvenir d’avoir passé dans le bar de la rue Elisé Gervais quelques soirées conviviales, animées, militantes.
Parmi les habitués : les animateurs et spectateurs du Chok Théatre (à l’époque installé dans le quartier), l’équipe de Radio Dio et de son Cap’tain, trop tôt passé par dessus bord.
« Une époque de ma vie particulièrement enrichissante » confie Mimi. On la croit volontiers. Un peu pionnière, un peu chef de meute, elle a « fait » ce lieu, qui s’est rapidement ouvert aux concerts qui en ont rythmé la vie.

Le Mistral a vécu dans une sorte de « gentlemen‘s agreement » avec un voisinage compréhensif et faisant plutôt preuve de bienveillance (le caractère de Mimi y serait probablement pour beaucoup…).



Lieu de vie !



Le mot institution ne lui plairait peut-être pas trop : pourtant, il y a un peu de ça, dans l’image qu’a laissée ce bar rock dans la mémoire de la ville. « Le seul tenu par une femme » se souvient Dom, un des fondateurs du Mad’s Co. Lieu de réunion d’une foultitude d’associations, le Mistral soufflait sur la vie stéphanoise un air de jeunesse motivée, mobilisée, ouverte sur son temps. Côté musique, au prix de quelques aménagements rusés, qui permettaient de passer de la configuration « bar » à la configuration « salle de spectacle », l’établissement a permis a pas mal de gens de faire leurs premières armes. On y a vu et entendu les Wampas, les Massilia Sound System…

Une des grandes fiertés rétrospectives de Mimi : « C’était un lieu de vie, où des gens très différents pouvaient se rencontrer, c’était un lieu de découvertes ».
Un lieu ludique aussi, bien sûr… Des gentils jeux de société (on vous parle d’un temps où internet et la X Box n’existaient pas) aux moins sages soirées « thématiques »  à l’esprit en général militant, la fête était souvent au programme. Par exemple, le lieu jouissait d’un calendrier assez souple et assez sympathique, avec une fête mobile … à répétition (au Mistral, le « 1er Mai, c’est quand ça nous plaît ! »).
Un jour férié de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal !



Alain Le Tirilly