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interviewes, reportages... rencontres / culture à Saint-Etienne
6 mai 2009

Opéra de Saint-Etienne : interview de Maurice Vincent

Nouveau directeur et nouvelle saison à l’horizon

L’Opéra-Théâtre devrait bientôt changer de tempo... : les élus s'expliquent

GTM_biaisLa période de transition est bientôt terminée à l’Opéra-Théâtre : Daniel Bizeray vient d’être nommé en remplacement de Jean-Louis Pichon. L’occasion pour nous d’évoquer avec lui les ambitions qu’il nourrit pour la maison du Jardin des Plantes. Nous avons aussi demandé à Maurice Vincent et Françoise Gourbeyre de préciser leurs ambitions pour l’Opéra-Théâtre, avant la présentation de saison, prévue cette semaine.

Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne : « Nous  tenons parole »

La gestion par votre équipe de l’avenir de l’Opéra-Théâtre suscite des critiques : qu’y répondez-vous ?
Maurice Vincent : J’ai reçu les représentants de personnels (le 22 avril) : je comprends leur inquiétude. Mais mon discours n’a pas changé : nous avons toujours dit que nous maintiendrions une activité lyrique importante et que nous voulions que l’établissement soit plus ouvert à l’échelle départementale, régionale et nationale.
Le budget est en retrait de seulement 5%, alors que le budget global de la ville baisse de 6%. Je dis qu’une meilleure gestion de l’établissement est tout à fait possible.

Quel est l’avenir de l’activité lyrique ?
Jusqu’à maintenant le lyrique représentait 75% du budget de l’Opéra-Théâtre. Il n’est pas question d’arrêter ces productions et spectacles, mais il s’agit d’assurer une meilleure répartition des fonds entre les divers secteurs (lyrique, danse…) (1)

Selon vous, l’Opéra-Théâtre souffre d’un déficit de notoriété : à quoi l’attribuez-vous ?
Il y a deux axes sur lesquels le nouveau directeur va travailler :
améliorer la qualité des productions et des spectacles accueillis ; peut-être s’est-on un peu limités à un style et à un répertoire particulier. Je ne remets pas en cause les qualités artistiques de Jean-Louis Pichon, mais plutôt la durée de sa présence à la tête de l’Opéra-Théâtre (plus d’un quart de siècle).
- développer la capacité de faire tourner les productions stéphanoises, pour les faire connaître et aussi pour en diminuer le coût. Il y a des progrès à faire, par exemple en matière de coproduction…

Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de Danier Bizeray ?
Le recrutement du nouveau directeur s’est déroulé de façon parfaitement incontestable, à partir de 33 candidatures. Nous nous sommes fondés, nous, sur le critère de la compétence. Je tiens à dire que nous assurons le changement de direction dans des conditions correctes : nous avons respecté à la lettre les droits de Jean-Louis Pichon (Ndlr : qui a reçu un an de salaire à son départ). Le nouveau directeur est légitime à plusieurs titres, sur le plan artistique et sur celui de la gestion. Nous comptons énormément sur lui pour assurer le développement de la maison.


Françoise Gourbeyre, maire-adjoint à la culture : « L’Opéra doit gagner en reconnaissance »


Vous avez été prise à parti, le soir le soir de la première représentation de « Roméo et Juliette ». Que souhaitiez-vous dire ce soir-là ?
Françoise Gourbeyre : A la fin du spectacle, e délégué des personnels venait d’inviter le public à se joindre à une manifestation devant l’hôtel de ville, pour le lundi …. Je suis alors montée sur le plateau, accompagnée de François Mehl, Je souhaitais simplement préciser que, de mon point de vue, ce rassemblement n’avait pas lieu d’être, puisque lors d’une réunion avec les représentants des personnels, ces derniers avaient  considérés nos explications comme « claires et rassurantes ». Je souhaitais aussi préciser que pour nous, l’opéra continue, et rappeler le rendez-vous de ce 5 mai, pour la présentation de la prochaine saison ».

Avez-vous l’intention de porter plainte, à la suite des propos qui ont été tenus ce soir-là ?
Ce n’est pas dans mon intention. J’ai conscience du rôle politique qui m’est dévolu et j’assume. Je comprends qu’il y ait une opposition à nos décisions et que les personnels puissent être inquiets, et que tous puissent s’exprimer. Mais je n’oublie pas que l’équipe municipale est tout à fait légitime. Ces décisions sont conformes à ce que nous avions annoncé dans notre programme.

Concernant l’avenir, qu’est-ce qui doit changer à l’Opéra-Théâtre ?
Il doit d’abord gagner une reconnaissance artistique plus importante : nous voulons devenir un acteur incontournable de la scène régionale puis nationale. Nous sommes le 4e opéra de France, mais qui à part la municipalité de Saint-Etienne se charge de le faire savoir ? Nous travaillons à ce que l’implication de la région soit plus forte. A titre d’exemple, la DRAC ne contribue qu’à hauteur de 230.000 euros au budget global de près de 9 millions d’euros, supporté par la ville.
Il est important pour nous d’assurer à l’Opéra-Théâtre un développement plus harmonieux, d’en faire un espace plus ouvert à des artistes qui n’y ont aujourd’hui pas accès.

Vous pensez au secteur de la danse…
Notamment, oui. n’est pas normal que des compagnies qui vivent et travaillent à Saint-Etienne ne bénéficient pas des moyens techniques de l’Opéra-Théâtre. Il est de notre devoir de les accompagner dans leur développement, et de faire qu’elles soient vues sur notre territoire, pas seulement dans le cadre de la saison indépendante…

Propos recueillis par Alain Le Tirilly

1) Sur 9576 abonnés, la saison dernière, 1350 l’étaient pour le lyrique, 2570 pour le jazz-rock-variété et 4350 pour le « jeune public ».

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  • Interviewes, reportages et rencontres avec des artistes et des acteurs de la vie culturelle de Saint-Etienne (théâtre, opéra, musique, expos, performances, livres, design...). Press-book des articles d'Alain Le Tirilly pour l'hebdo Synkrone/PulSzmag
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