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interviewes, reportages... rencontres / culture à Saint-Etienne

14 janvier 2010

les sujets

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10 janvier 2010

Présentation du film "Harvey Milk" à Saint-Etienne : interview de Christophz Girard, adjoint à la culture (Paris)

« Harvey Milk » au Méliès, avec un débat et des invités

TITRE
Ch. Girard, élu et homo :« Harvey Milk » ? Un grand film !

chapo
Le Méliès et de l’équipe du festival « Autrement gay » proposent une soirée autour du film « Harvey Milk », avec une rencontre sur le thème : politique, vie publique et homosexualité. Les invités sont le maire de Barsac, Philippe Meynard, et l’adjoint à la culture à la mairie de Paris, Christophe Girard, qui a répondu à nos questions, avant le débat public, vendredi.

Quel est votre sentiment sur le film de Gus Van Sant, et au-delà sur le personnage que fut Harvey Milk ?
Le film est écrit par un cinéaste génial. La prestation de Sean Penn est inouïe, avec une vraie intelligence du personnage, une culture politique crédible. Il n’y a là rien de racoleur ; on est dans l’émotion. Et c’est un travail très utile, qui ne concerne pas, loin de là que les Américains. On parle de droit à la différence, de droits de l’homme, de la vie des élus…
Vous avez vécu aux Etats-Unis ; avez-vous connu Harvey Milk ?
J’ai vécu là-bas à partir de 1977, mais je n’ai jamais eu l’occasion de vraiment le rencontrer. Je me souviens que son élection aux côtés de Moscone à la mairie de San Francisco a été un grand choc pour la ville et au-delà !
Le film évoque la période d’avant le sida : on était à fond dans la vie, dans la revendication aussi.


Quel lien le film vous amène-t-il à faire avec votre propre vie d’élu, à Paris ?
Tout d’abord, j’ai repensé à l’agression dont a été victime Bertrand Delanoë (lors de la « Nuit blanche » en octobre 2002). De façon moins dramatique, le film retrace des faits où l’homophobie est partout présente. C’est une violence toujours latente.

A titre personnel, que pensez-vous du débat sur les droits des homos ?
Pour moi la question des droits est simple : tout le monde doit avoir les mêmes. Pas plus, mais pas moins. Je veux avoir le droit de pouvoir choisir, par exemple, de me marier ou de ne pas le faire…

Comme pour le maire de Paris, votre homosexualité est publique. Pensez-vous que ce soit la règle pour des élus ?
C’est très inconfortable que les gens ne connaissent qu’une partie de ce que vous êtes. C’est mieux quand on peut évacuer la question en disant ; « Voilà qui je suis, sachez ça… ». C’est un bon moyen de régler la question d’un prétendu secret. Et probablement, ça peut aider aussi des personnes qui hésitent à faire le pas.

Recueilli par Alain Le Tirilly

NOTE : Le film sera au centre du 5e Ciné-club anglais, le mardi 10 à 20h.

# Pratique
Vendredi 6 mars à 20h30

# Site
Le Méliès
Place Jean-Jaurès

LEGENDE
Christophe Girard, dans son bureau, avec une toile du Russe Kulik.
photo : Sophie Robichon/Mairie de Paris

# Coulisses AVEC PHOTO DU FILM (Sean Penn)
Deux Oscars
Le film de Gus Van Sant retrace les huit dernières années de la vie d’Harvey Milk, militant homosexuel devenu conseiller municipal de San Francisco, et assassiné en 1978, à 48 ans, par un autre homme politique de la ville. Le film a reçu les Oscars 2009 du meilleur acteur et du meilleur scénario original.


# Coulisses
Les invités de la soirée
Christophe Girard :  depuis 2001, il est l'adjoint à la culture du maire de Paris. En septembre 2005, il quitte les Verts pour rejoindre le PS. Il ne fait pas mystère de son homosexualité et milite pour l'homoparentalité. En mai 2006, il a publié «Père comme les autres»
Philippe Meynard : proche de Bayrou, il est maire de Barsac. Candidat aux régionales de 1998, il a fait l’objet de pressions ; certains menacent de révéler son homosexualité et lui demandent de se retirer. Il se maintient et publie «Le prix de la différence ».

9 janvier 2010

L’Orchestre symphonique invite l’enfant du pays

L’Orchestre symphonique invite l’enfant du pays

Emmanuelle Bertrand : « A Saint-Etienne… en famille »
En tournée en ce moment, la violoncelliste virtuose, qui affirme son attachement à Saint-Etienne, a répondu à nos questions, à quelques jours du concert auquel elle va participer. Au programme : le magnifique concerto N°2 pour violoncelle et orchestre d’Haydn. La parole à l’artiste…

D’où est venue l’idée de ce concert stéphanois ?
Je me souviens très bien du coup de fil de Jean-Louis Pichon. J’étais à Prague, où je visitais le cimetière juif quand il m’a appelée et m’a proposé de venir jouer cette grande oeuvre du répertoire pour le violoncelle. J’ai tout de suite accepté : c’était une belle occasion de venir jouer ici… chez moi !

Vous avez de fortes attaches avec Saint-Etienne…
C’est ma ville de cœur ; j’y ai ma famille, mes amis… Ici je me ressource. Même si je vis à Paris depuis une quinzaine d’années, je reste très attachée à la région.

… et vous allez jouer avec des gens que vous connaissez bien.
Effectivement. C’est en particulier le cas de Laurent Touche qui assurera la direction de l’orchestre. Nous nous connaissons depuis l’enfance. Et ce n’est pas si souvent que nous avons l’occasion de nous trouver pour faire de la musique ensemble. C’est un vrai plaisir aussi.

Vous appréciez beaucoup ce concerto d’Haydn. Que représente-t-il pour la partie soliste, au violoncelle ?
C’est une œuvre qui pousse à aller au-delà de l’interprétation stricte… Elle pose des questions intéressantes pour ce qui est de l’instrumentation. Je l’ai jouée à de très nombreuses reprises et je continue à y trouver un vrai plaisir.

Côté instrument, vous allez jouer, pour ce concert stéphanois, sur un violoncelle moderne un peu « arrangé » ; c’est à dire ?
Dans le grand théâtre Massenet, un violon baroque serait inadapté, en particulier pour des raisons de volume sonore… Mais j’aborde l’instrument avec une « posture baroque », qui donne un élan spécifique qui respecte la partition. Il me semble très important de garder à l’esprit la musique telle que l’a pensée et écrite le compositeur, à travers le prisme de l’instrument ancien. Et il faut aussi penser au public d’aujourd’hui, qui doit en profiter dans de bonnes conditions d’écoute.

En marge de ce concerto, que jouez-vous en ce moment ?
Le redoutable triple concerto de Beethoven (pour piano, violon et violoncelle), avec l’Ensemble régional de Basse-Normandie, avec lequel je viens de terminer une tournée. Je dis redoutable, mais il est exceptionnel parce qu’il donne au violoncelle une part peu commune. C’est lui qui expose tous les thèmes. J’ai aussi été invitée à Monte-Carlo pour la « Nuit du violoncelle », avec une suite de Bach et la Petite Romance op. 79 , pour violoncelle et piano de Max Reger, avec Pascal Amoyel.

Recueilli par Alain Le Tirilly
Photos : Jeanphilip Voidet

# Pratique
Jeudi 30 avril à 20h
De 16,60 à 36,40 euros

# Site
Opéra-Théâtre
Jardin des Plantes
04 77 47 83 40

# Rendez-vous
Piliers du classicisme
Ce concert consacré à Haydn fait écho à celui du mois de janvier, consacré lui à Mozart. Au programme figurent une pièce contemporaine : « Autoportrait de nuit » écrit en 1982, par Salvatore Sciarrino, et deux œuvres de Joseph Haydn : le « Concerto pour violoncelle et orchestre n°2 », en ré majeur et la Symphonie n°104, dite « Londres ».


# Coulisses
Dans le sillon de Grieg… en boucle
Avec le pianiste Pascal Amoyel, son époux à la ville, Emmanuelle Bertrand a enregistré un ensemble d’œuvres de Grieg en forme de « carnets de voyage ». « Cela faisait longtemps que le projet nous tenait à cœur » explique-t-elle. « Nous voulions aboutir à une cohérence dans ce disque ».
Ils nourrissent tous les deux une passion pour le compositeur et pianiste norvégien et pour son univers doté d’une forte coloration populaire. Le disque réunit la seule sonate que Grieg ait écrite, ainsi que deux pièces inédites jamais enregistrées. Il présente également les « pièces lyriques », écrites toute au long de la vie du compositeur : « de véritables petits tableaux, avec leurs couleurs propres, que Grieg a écrites sur une période de plus de trente-cinq ans ». Les deux solistes ont bâti le CD en… boucle, l’ouvrant sur une pièce de jeunesse et le terminant sur une œuvre tardive, où se retrouvent les mêmes thèmes !
Grieg « Cello Sonata Op. 36, Pièces lyriques » - Harmonia Mundi

9 janvier 2010

STE_MAG_MARS2008

1 janvier 2010

SITE PRESS-BOOK

Ce blog est un "press-book". Il est composé d'articles écrits pour un magazine culturel créé en janvier 2008, à Saint-Etienne. Il s’agit de rencontres avec des artistes et des acteurs de la vie culturelle.

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NB : respect des crédits photos : lorsque des images de service de presse figurent avec les articles, les coordonnées de leurs auteurs sont clairement mentionnées. En cas d'omission merci de nous le signaler.

 

Paroles de créateurs / rencontres, interviewes, portraits réalisés lors de contacts réels

Saint-Etienne / sites et actions

Mémoire en vrac (inventaire à la Prévert)

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31 décembre 2009

PAROLES DE CREATEURS

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  • PORTRAITS

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Saint-Etienne / sites et actions 

Mémoire en vrac (inventaire à la Prévert)

31 décembre 2009

SAINT-ETIENNE, SITES ET EVENEMENTS CULTURELS

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NB : respect des crédits photos : lorsque des images de service de presse figurent avec les articles, les coordonnées de leurs auteurs sont clairement mentionnées. En cas d'omission merci de nous le signaler.
CREDITS PHOTOS DROITS RESERVES : Crapule, Sandrine Roudeix, M. Chassaubene Pulszmag, M. Peverelli, Niko Rodamel, Régis Nardoux-Comédie de Saint-Etienne, Ville de Saint-Etienne, Alain Le Tirilly

Mémoire en vrac (inventaire à la Prévert)

31 décembre 2009

LES AUTRES MOTS CLES DU BLOG

IMAGE_MEMOIRE_seuleLes sujets par mots-clés

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21 octobre 2009

Fête du Livre / Yves-Daniel Crouzet

Un roman policier au coeur du Panassa, présenté à la Fête du Livre de Saint-Etienne 2009

Yves-Daniel Crouzet retombe en enfance

De son enfance stéphanoise, Yves-Daniel Crouzet a gardé suffisamment de souvenirs pour bâtir une histoire assez noire au suspense efficace...

portrait«Je me suis dis que si je ne racontais «que» mes souvenirs d’enfance, ça risquait de ne pas passionner grand-monde!» explique Yves-Daniel Crouzet. C’est pour cela qu’il a écrit son histoire sous la forme d’un roman policier, dont le drame est fictif mais les lieux tout à fait authentiques.
L’auteur se souvient d’une enfance heureuse dans un Panassa qui n’existe plus aujourd’hui. «J’ai une vraie nostalgie pour le quartier ou j’ai vécu plusieurs années... et je n’en trouve plus de traces. C’est pour cela que j’ai aimé replonger dans ma mémoire pour situer le roman».
«Je voulais vraiment faire de la ville un personnage à part entière» explique l’auteur. Mission accomplie... son livre propose une balade dans divers quartiers, au centre bien sûr, et jusqu’au Gouffre d’Enfer. Son livre a été distingué par le Grand Prix «Femme actuelle», qui lui a été remis par Paulo Coelho.
Passionné de science-fiction et de fantastique, Yves-Daniel Crouzet écrit aussi des nouvelles (dans le magazine Black Mamba notamment). Il alimente un symathique blog (ecritsetchuchotis.blogspot.com). Et il dit avoir toujours un livre sur lui. A vérifier sous le grand chapiteau...

Alain Le Tirilly

21 octobre 2009

Fête du Livre / Nora Khennouf

Lancement de la Fête du Livre de Saint-Etienne 2009

Nora Khennouf, élue déléguée au livre et à la lecture : «Lire c’est aller vers l’autre...»

Sa grande ambition est de propulser les effets de la Fête du Livre dans les moindres recoins de la ville. La conseillère municipale déléguée au livre et à la lecture a multiplié les initiatives pour que les Stéphanois s’emparent de la fête. Elle nous en a parlé.

KHENNOUF_NORACette 24e Fête du Livre a pour thème «L’Autre». C’est vaste...
Nora Khennouf : C’est une question essentielle aujourd’hui ! Et le livre est vraiment l’outil idéal pour aller à la rencontre de ce qui est différent de nous. La Fête du Livre doit être un moment privilégié pour «sortir» de soi et aller au contact du monde, de ceux qui sont différents de nous.

Comment s’est fait le choix du parrain ?
Par sa personnalité et par son oeuvre, Tahar Ben Jelloun s’est imposé... Il se trouve que c’est un auteur que j’admire beaucoup. La thématique de «l’autre» est partout présente dans ses livres et il sera là pour en témoigner.

Parlez-nous de la nouvelle dynamique que vous avez souhaité impulser à la Fête.
Il me paraît indispensable d’ouvrir la manifestation. C’est pourquoi j’ai tenu à ce que les événements se multiplient dans la ville, et pas seulement sous les chapiteaux du centre ville. Je suis très heureuse de voir avec quel enthousiasme les associations et les centres sociaux ont répondu à l’appel dans les quartiers, à Montreynaud, Côte-Chaude, Beaulieu... Le réseau des médiathèques est bien sûr aussi mobilisé. L’objectif est que tous les Stéphanois participent à la Fête du livre et de la lecture. De nombreux sites culturels sont partenaires de l’opération (1).

Selon vous, qu’est-ce qui peut encourager le goût pour la lecture ?
Le plaisir de lire vient du contact renouvelé avec le livre. C’est pourquoi il est important de proposer une multitude d’occasions d’approcher la lecture, en particulier pour les jeunes. Les rencontres avec les auteurs qui vont se dérouler dans les établissements scolaires, dans les centres sociaux, sont autant d’opportunités d’échange, de partage, de découverte. La thématique de «l’autre» est vraiment dans cette dynamique !

Quel va être votre parcours personnel pendant la Fête ?
Beaucoup de rendez-vous du côté officiel bien sûr mais je ne vais pas manquer les différentes conférences. Je suis assez impatiente aussi de parler avec le parrain de la Fête... Je pense accompagner aussi mes enfants du côté de l’espace conte.

Recueilli par Alain Le Tirilly

1) Sites partenaires : Comédie de Saint-Etienne, Musée de la Mine, Musée d'Art et d'Industrie, Musée d'Art Moderne ou Ecole d'Architecture, Conservatoire musique et danse, Ecole Supérieure d'Art et Design, université Jean-Monnet, écoles, collèges, lycées, ateliers d'artistes...

Tahar Ben Jelloun : du Goncourt ... «Au pays»
Le parrain 2009 est un spécialiste de la thématique de l’altérité et des échanges entre les cultures. Son dernier ouvrage «Au pays» résumerait assez bien la ligne de fond de son oeuvre. C’est l’histoire d’un retour au pays, au soir d’une vie passée entre deux mondes, deux univers... et sur la difficulté de se construire.
Tahar Ben Jelloun a obtenu le Prix Goncourt 1987 pour «La Nuit sacrée». Aujourd’hui membre de l’Académie Goncourt, il a signé plus d’une quarantaine de livres, pièces de théâtre, essais, poèmes.
Samedi 24 octobre à 14h : conversation avec Tahar Ben Jelloun autour de son dernier livre, à l’Hôtel de Ville - Salle Aristide Briand.

30 septembre 2009

BD : Jarjille fait coup double

Deux nouveautés estivales chez l'éditeur stéphanois

Du poulpe avec des frites : c'est le menu d'été de Jarjille

Les couvertures ont comme un air de famille. Le trait est assez voisin aussi : les deux dernières productions de la maison Jarjille jouent l’équilibre, la parité… et la continuité. Rencontre avec Wieke et Serge, auteurs et… personnages centraux de ces ouvrages.

Deloupy Wiebke


Au départ de cette double aventure que constitue la sortie simultanée de “Ma vie de poulpe” et “Avec des frites?”, il y a les blogs respectifs qu’entretiennent soigneusement les deux auteurs.
Wieke Petersen et Serge Prud’homme (Deloupy) sont amis. Ils ont un même appétit pour la création en continu, sur le net et sur le papier. Leurs mondes sont assez voisins : l’une comme l’autre racontent… la vie. Du quotidien, du couple, des enfants… A priori tout est « normal ». Sauf que de temps en temps, il se prennent en pleine poire « le » grain de sable, la poussière dans l’œil, la grosse connerie épaisse du monde extérieur. Et tout ça, on le retrouve au fil des pages.

La vraie vie ?

Pour Wiebke, Allemande, c’est la réflexion sur ce que c’est que de vivre en France en étant originaire d’un pays qui a dans son histoire le régime nazi. Doit-on en porter encore la croix quand on est né bien après ces années noires ? Comment faire avec cet héritage impossible… C’est aussi, au détour d’une conversation avec une autre maman, au square, alors que les enfants font leur boulot d’enfants, une bouillante confrontation avec le racisme, d’autant plus sournois et teigneux qu’il est proféré par une dame, on dira de « bonne famille »…
Pour Serge, c’est la vie du couple, la vie des autres, le deuil et ce qu’il faut en faire pour « vivre avec »…

Du blog au livre


Pour décrire leur travail (blog et livre)
« J’aime bien parler de roman graphique » explique Serge Prud’homme, qui est à l’origine, avec deux complices, de la maison d’édition Jarjille et dessinateur, notamment, de « Faussaires ».
« Au départ, les dessins sont mis en ligne sur le blog ; c’est une forme de pré-publication ; un « test ». Nous avons quelquefois les retours attendus de la part des fidèles, de nos proches aussi ; il y a aussi des surprises, des choses qui sont comprises autrement que ce que nous avions imaginé… » Chacun des deux artistes est lecteur du blog de l’autre. Ils se voient aussi souvent dans la vraie vie : « On se croise, on se répond… » Assez facilement identifiables, les personages sont réalistes. “Mais je tenais à ce qu’ils ne ressemblent pas trait pour trait aux personnes réelles” explique Serge.
Certaines pages ont été créées aussi spécialement pour le livre. « Nous avons fait attention au rythme, en alternant les histoires courtes, et les séquences plus développées ».
Wiebke précise :
« Moi aussi j’ai fait des changements par rapport au contenu du blog. Dans un livre, j’ai l’impression de pouvoir aller plus loin, de dire des choses plus difficiles, plus intimes… »
« Beaucoup de textes ont été retravaillés » expliquent-ils.  « Un livre est plus précieux… cela exige de la cohérence, du beau travail ! Sur le blog, c’est le lecteur qui s’organise comme il veut ; là, il nous faut proposer un bel objet, bien construit ».

L’art de faire vrai


« C’est assez violent de se mettre soi-même en scène » assure Serge. Wiebke acquiesce. « Plus c’est vrai, plus ça touche…  Le plus difficile c’est certainement de retranscrire les dialogues, En fait, il ne faut pas penser aux autres . Il y a toujours le risque de se tromper, de dessiner un parti-pris qui n’était pas dans la situation…». « Plus c’est difficile plus ça me passionne ! » dit Wiebke.
« Et ce n’est pas de la thérapie ! » tiennent-ils bien à préciser tous les deux. « Je ne me sers pas du dessin pour résoudre mes conflits avec les autres ou avec moi-même » dit Serge.
Tout ceci est bien de la création…

Alain Le Tirilly

Les deux ouvrages sont en librairies ou sur jarjille.net; 14 euros chacun.
L’adresse des blogs :
jarjille.canalblog.com/
wiebke.petersen.over-blog.com/

10 septembre 2009

Café littéraire de Saint-Etienne

Le café littéraire change d'adresse et ouvre un atelier d'écriture

Deux doigts de culture et un nuage de bonheur

La nouvelle saison du «café littéraire» qu’anime Jackelyne Bonon annonce des rendez-vous éclectiques. On va y parler (y lire aussi !) musique, poésie, peinture, et même jeux de rôles. Avec une innovation cette année...

C’est reparti : le «café littéraire» que Jackelyne Bonon chouchoute saison après saison s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Pour l’occasion, changement de lieu, puisque c’est chez Rouge Dune que le rendez-vous du jeudi est désormais programmé.
Cette année, la dynamique animatrice a décidé d’aller plus loin : «Ce café littéraire, c’est un vrai rêve que je voulais absolument réaliser. J’adore l’esprit de ces réunions, telles qu’elles ont pu exister à Vienne par exemple». Germaniste et grande lectrice, Jackelyne Bonon a tenu bon.
L’an dernier, son café a réuni de nombreux participants autour d’invités venus d’horizon divers. Pour cette première partie de la saison, des musiciens, facteurs d’instruments ou musicologue sont annoncés. Des écrivains, bien sûr aussi...
Le fonctionnement est simple : il suffit de s’inscrire, avec une petite participation puis de venir, à partir de 20h. Ensuite, la parole est laissé un moment à l’invité. «Mais pas pendant deux heures !
» précise Jackelyne Bonon. «Le but du jeu est que la discussion s’ouvre, que les échanges se développent et que surtout, surtout, tous ceux qui veulent intervenir, réagir, participer le fassent !» «L’idéal, lorsque le sujet du jour est un livre précis, est d’avoir lu l’ouvrage, mais rien d’indispensable !» précise-t-elle. Ca permet juste d’entrer plus vite dans la discussion...

Prenez la plume


Animatrice avisée, elle se méfie énormément d’un possible travers de ce genre de réunion : «Je ne veux pas que le café littéraire devienne un petit club fermé de gens qui viennent s’écouter parler....» C’est pour ça que le programme est fait pour que chaque soirée soit ouverte à tous.
La nouveauté cette année, c’est l’atelier d’écriture. A priori calé une fois par mois, ce rendez-vous sera une occasion de se mettre à l’écriture, dans l’ambiance particulière (et souvent très favorable à la création de pages sympathiques...) d’un lieu de calme et de partage.
Ce soir-là, place à la création ! Au plaisir de vous lire...

Alain Le Tirilly

# Pratique
Le jeudi, de 20 à 22 heures
Inscription indispensable : 06 62 89 24 84
www.cafe-litteraire.fr

# Site
Rouge Dune
17, rue Praire
42000 Saint-Etienne

# Rendez-vous
Les dates du début de saison

10 septembre : Mohamed Baouzzi; conteur ; Un petit saut dans les Mille et Une Nuits…
17 septembre : Michel Denis, peintre à l’encre de Chine
24 septembre : D. Gagnaire et J. Janssens, facteur d’orgues et facteur d’instruments traditionnels
1er octobre : Martine Font, auteur, chargée de cours : «Madame de Sévigné en toutes lettres»
8 octobre : atelier d’écriture            
15 octobre : Henri Boyer, musicologue : «Les ancêtres et les précurseurs de Bach avant le Siècle des Lumières»
22 octobre : Reine Mazoyer, peintre et écrivain: «Les couleurs de la mémoire».
5 novembre : Salon Littéraire, à la découverte d’un livre : ‘’L’équipage’’ de Joseph Kessel.
19 novembre : Henri Boyer : «Bach face à ses contemporains».
26 novembre : Stéphane Chabanier : initiation aux jeux de rôles
3 décembre : atelier d’écriture
10 décembre : Stéphane Chaudier, maître de conférences : «Baudelaire déroutant».
17 décembre : Jackelyne Bonon évoquera sa rencontre avec Michel Tournier, voyage autour de ‘’La goutte d’or’’.

10 septembre 2009

Cité du design / Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne

Inauguration de la Cité du Design

Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne :
"La reconversion dans les actes"

Pour vous, de quel autre événement de la vie stéphanoise peut-on rapprocher l'inauguration de la Cité du Design ?
Maurice Vincent : A vrai dire, les caractéristiques de la Cité du design et surtout son projet en font une réalisation exceptionnelle. Nous avons dans notre agglomération des sites culturels dont le rayonnement est international, comme le Musée d’art moderne ; nous avons également des établissements qui croisent une pratique d’enseignement et une pratique de recherche appliquée bien liée aux entreprises. L’originalité de la Cité du design est d’avoir une vocation de catalyse entre une dimension de créativité artistique, une dimension de formation, une dimension économique, une attention aux évolutions de nos sociétés. Cette originalité tient en fait à la spécificité du design lui-même.

Sur le fait que la Cité se trouve sur un site emblématique de la ville : préférez-vous parler de "continuité", de "patrimoine industriel" ou de "rénovation" ?
La valorisation du patrimoine, ici à la « Manu » un patrimoine d’architecture industrielle, permet une continuité dans les composantes du paysage urbain. Mais elle n’est pas en contradiction avec une option résolue de refondation des finalités de ce patrimoine. Pour plusieurs raisons, dont des raisons économiques, la transformation d’un espace en musée n’est pas l’unique solution pour mettre en valeur un patrimoine. P our moi, comme pour un certain nombre d’autres élus, les reconversions d’ensembles industriels importants qui ont été réalisées dans la Ruhr peuvent être une référence. A une échelle plus restreinte, nos ateliers de passementiers, avec leur fort éclairage naturel, ne deviennent-ils pas des logements très agréables ? Concernant les constructions anciennes, la logique du design nous invite à nous poser la question suivante : aujourd’hui, à quoi cet immeuble peut-il être dédié ?

Les Stéphanois sont-ils aujourd'hui de grands amateurs de design ?

Indéniablement, les Biennales internationales Design, depuis 1998, ont fait progresser la familiarité des habitants de l’agglomération avec cette démarche et avec ses professionnels. Mais nous n’en sommes qu’à mi-chemin. En particulier, trop de Stéphanois ont encore du design une perception qui date, car elle l’assimile presque uniquement à une sorte de culte du bel objet. Lorsque nous visitons le Musée d’art et d’industrie, nous découvrons les innovations successives qui ont fait de la draisienne une bicyclette : l’émergence d’un moyen de transport de qualité comme celui-là, par adaptation aux besoins des gens, voilà par exemple une démarche authentiquement design.

De votre poste d'observation, de décideur : qu'attendez-vous de la Cité du Design ?
C’est notre agglomération dans son ensemble qui est concernée par ce nouveau dispositif et les effets d’entraînement qui en émaneront.Tout porte à penser – et c’est pour cela que Saint-Etienne Métropole et la Ville de Saint-Etienne, avec de nombreux autres partenaires, la souti ennent largement - qu’il peut effectivement devenir un levier de développement et un facteur de reconnaissance pour notre territoire.
C’est sans doute beauco up plus difficile que de construire un bel objet mais c’est notre exigence. Nous essaierons de faire de la Cité l’un des atouts dont le territoire disposera, à la fois pour consolider son identité, à l’échelle nationale et internationale (je fais en sorte que ce soit le seul Etablissement Public de Coopération Culturelle reconnu au niveau national pour le Design dès 2010, et nous visons également un label UNESCO), pour infléchir son développement économique et culturel dans un sens d’innovation, et pour gagner en qualité de vie collective.
Sur le plan économique, la Cité sera un espace de fertilisations croisées, car elle existera comme carrefour permanent entre créateurs, industriels, formateurs, organismes culturels. Et, à travers des fonctions de conseil et d’accompagnement, elle facilitera, à Saint-Etienne et au delà, le démarrage d’entreprises et de productions innovantes.

Comment voyez-vous le rôle de la Cité d'ici cinq ans ?
La Cité aura certainement mieux démontré - c’est non seulement notre souhait mais aussi l’objet de notre mobilisation -  ce que l’on peut attendre du design en matière de renouvellement économique et d’emploi. Nous pourrons donc constater je l’espère un impact plus fort de la logique globale du design et des productions spécifiques des designers sur notre développement local.
D’autre part,  la vocation d’espace de formation et de recherche de la Cité aura acquis une plus grande ampleur, avec la notoriété qui en découlera pour Saint-Etienne, mais aussi des ouvertures pour ses étudiants.
Enfin la Cité, comme dispositif permanent, aura renforcé notre identité de « ville de design », aussi bien vis-à-vis de notre territoire et de ses habitants qu’à l’échelle du monde.

Propos recueillis par Alain Le Tirilly




10 juillet 2009

Willi Dorner à Saint-Etienne / interview

Les 7 collines parcourent les rues de Saint-Etienne

Danse et marche en ville : le guide, c’est Willi Dorner

Invité du Festival des 7 collines, le chorégraphe autrichien a réuni un collectif de danseurs, sportifs et performers pour reproduire à Saint-Etienne l’expérience menée à Paris ou New York, Rouen, Berlin… Il nous a parlé de ce qu’il demande à l’équipe que vous verrez à l’œuvre le samedi 4 juillet.

dorner1parisQue demandez-vous aux personnes qui vont participer à cette expérience ?
Willi Dorner : La première chose à faire… est d’aller voir la vidéo sur internet (youtube…) ! Ensuite, il faut avoir une bonne condition physique. Il faut aussi avoir un bon apport aux autres et un bon apport à son propre corps… C’est un travail de groupe dans lequel l’entraide est importante.
Que pensez-vous que les participants attendent de ce que vous leur proposez ?
Il se mettent au défi. Ils veulent être mis au défi…


Qu’attendez-vous de la part du public ?
Je souhaite que les spectateurs soient touchés.  De quelles réactions vous souvenez-vous ?

Les avis que j’ai pu recueillir pendant et après les performances sont très divers.
A Vienne, quelqu’un m’a dit que ça lui avait fait penser à l’univers concentrationnaire.
Certaines fois, des gens dans la rue s’approchent et interrogent les participants. Certains proposent de l’aide… Beaucoup font des photos.  Au Texas, j’ai vu des jeunes se retrouver en larmes, incapables de parler. En un sens, la mission était réussie.
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Pratiquer la ville
Vous avez fait de premiers repérages : quels lieux de la ville vous séduisent ?
J’aime beaucoup le décor urbain du quartier Beaubrun (où devrait se terminer le parcours), avec beaucoup d’habitat social. Le départ sera donné place Jean-Jaurès. Le Crêt de Roch m’intéresse beaucoup aussi.
Quel promeneur êtes-vous lors d’une première visite dans une ville ?
Pour moi c’est important de « pratiquer » la ville. Ce qui m’intéresse, c’est d’aller là où les gens vont peu, dans des lieux peu courus, de proposer de contempler, de prendre le temps de poser le regard et de rompre avec la routine qui fait qu’on peut passer tous les jours devant un superbe bâtiment et ne plus y prêter attention…
En fait, pour découvrir le monde, on n’a pas besoin d’aller très loin. Sur les traces de Xavier de Maistre, (l’auteur du « Voyage autour de sa chambre »).


Recueilli par Alain Le Tirilly

La semaine prochaine :
la performance, vécue de l’intérieur…


# Pratique

Samedi 5 juillet à 11h et 17h

Gratuit


# Site


Dans les rues
de Saint-Etienne

24 juin 2009

Rokia Traoré chante à Saint-Etienne / interview

Invitée du Festival des 7 collines à Saint-Etienne

rokiaRokia Traoré : «De la musique, tout simplement !»

La 15e édition du Festival des 7 collines s'ouvrira mercredi 1er juillet. C'est la chanteuse Rokia Traoré qui lancera les festivités depuis la scène du Fil après la première partie de Lonely Drifter Karen.

Comment décrivez-vous votre musique ? Création personnelle, mélange?

Rokia Traoré : Je ne fais pas vraiment de mélange, je n’en aurais tout simplement les moyens ! Je ne maîtrise pas du tout la musique tradition malienne. Je l’ai apprise pour mes  premiers albums. Je n’ai aucune formation de musique africaine ou de chant wassoulou ou griot.
Je fais les choses très naturellement.... Le mélange, c’est moi, c’est cette génération qui a une nouvelle manière d’aborder l’Occident. Je n’essaie pas de faire de mélanges, j’essaie de faire de la musique.


Vous habitez au Mali ; vous y produisez-vous ?

Je ne chante pas souvent a Mali. Il n’y a pas la-bas véritablement de producteurs. Les promoteurs de spectacles font plutôt des «coups», avec des groupes qu’on va entendre partout pendant quelques mois. Et puis vu mon style de musique, ce n’est pas évident d’organiser des concerts. Les occasions sont rares, même si ma carrière a commencé là-bas.
Vous avez goûté avec bonheur aux reprises, notamment lors d’une tournée aux Etats-Unis autour de Billie Hollyday.

Avez-vous d‘autres projets ?

C’est un excellent souvenir d’avoir travaillé avec des gens comme Dianne Reeves. Mon prochain album sera un album de reprise. Avec des grands noms du jazz (Billie Hollyday, Ella Fitgzerald), de la chanson française (Brel, Ferré, Brassens) et des «classiques» en bambara (l’une des langues du Mali). J’y travaille en ce moment, en écoutant beaucoup. J’avance tranquillement ! J’ai aussi contribué au CD «Around Robert Wyatt», avec l’Orchestre national de jazz, et Camille, Irène Jacob, Daniel Darc, Arno... Il est nominé pour les Victoires de la musique de jazz.


Votre dernier album a remporté la Victoire de la Musique...
C’est une bonne nouvelle puisque ça va prolonger la vie de l’album qui est sorti en 2008. Quant à savoir si ça va changer ma vie, je le saurai dans quelques mois. Dans l’immédiat, ça flatte l’égo, ça fait toujours du bien !
Vous avez participé à un beau projet autour de Mozart (1). Où en est ce spectacle ?

Nous cherchons à organiser une tournée. Mais ce n’est pas simple parce qu’il y a beaucoup d’intervenants.Nous sommes huit musiciens sur scène, plus un quatuor à cordes, des comédiens. Si on ajoute l’équipe technique, avec la création lumière et les projections vidéo et photo, on est entre vingt et trente. C’est beaucoup plus compliqué !


Recueilli par Alain Le Tirilly
Photo : Richard Duma

(1) Un spectacle multimédia à partir de La Flute Enchantée, La Clémence de Titus et le Requiem, à la demande de Peter Sellars.

# Pratique
Mercredi 1er juillet à 20h
20 euros ; réduit : 16 euros

# Site
Le Fil
Boulevard Thiers
04 77 34 46 40

13 mai 2009

Bertrand Tavernier : interview

"Dans la brume électrique" et "Amis américains"

Un livre, un film…. et une inextinguible passion pour le cinéma : interview de Bertrand Tavernier

tavernier_tournageVous avez voulu « augmenter », votre livre « Amis américains » : comment s’est fait le choix des « nouveaux venus » ?
Bertrand Tavernier : Nous nous en sommes tenus à un seul critère : des cinéastes qui soient aussi des cinéphiles (comme moi !). Petit regret :concernant Martin Scorsese, que j’aurais voulu faire entrer dans le livre : nous n’avons pas eu assez de temps pour des entretiens suffisamment étoffés. Mais comme il a déjà écrit lui-même deux livres sur ce qu’il a fait, ce n’est pas si grave.


Vous ne vous passionnez pas seulement pour le cinéma américain. Quels sont les cinéastes qui vous intéressent aujourd’hui ?

Les Coréens sont très créatifs (« Memory of murder » de Bong Joon-ho, par exemple…) Je pense aussi à la Roumanie (où a été tourné « Capitaine Conan ») où depuis six –sept ans il y a une vraie floraison, jusqu’à une palme d’or à Cannes… Des talents qui n’avaient jusque là aucun moyen d’exister. En Israël il y a énormément de créations intéressantes, de même que du côté des cinéastes palestiniens. En France j’apprécie beaucoup Philippe Lioret (Welcome), Xavier Giannoli (qui est à Cannes avec « A l’origine »), Benoît Jacquot… N’oublions pas Ken Loach, Almodovar… J’ai de quoi faire un bel ouvrage sur les cinéastes européens, largement !


Quels souvenirs allez-vous garder du tournage de « Dans la brume électrique » ?
Avec le temps, et devant les résultats (ndlr : le film a notamment obtenu le Grand prix du festival du film policier de Beaune, en avril), les souvenirs sont plutôt heureux… J’ai eu la chance de travailler avec des acteurs exceptionnels qui se sont donnés à fond.

Vous avez longuement travaillé avec l’auteur James Lee Burke : c’est important pour vous de maîtriser les étapes du passage d’un livre à un film ?

Bien sûr, même si la question est plus de respecter l’esprit que la lettre. Nous n’avons pas gardé le même déroulement, nous avons actualisé le récit, qui à l’origine se passe dans les années 80 et que nous avons situé en 2007. Etre fidèle à l’œuvre n’est pas la recopier ! C’est l’interpréter, quitte à la bousculer un peu, en prenant au sérieux ce qu’a voulu dire l’auteur.


Vous avez gardé le contact avec lui…
Quasi quotidiennement oui… Comme j’ai le projet d’éditer un « journal de tournage », il m’arrive régulièrement de l’appeler pour des précisions sur ces lieux, des dates…

Vous avez dit que le personnage de Robicheaux (joué par Tommy Lee Jones) était une des plus belles créations littéraires dans le roman noir : qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
C’est un policier complexe, très humain. Sa vie est reliée à l’histoire des Etats-Unis et de la région où se déroule l’action. Dans son parcours personnel, on trouve des traces de la politique américaine, de la guerre du Vietnam jusqu’aux engagements auprès des dictatures d’Amérique latine…
A l’échelle plus locale, il se frotte à la corruption, aux problèmes raciaux, qui sont traités de façon absolument pas « politiquement correct ». C’est un homme qui a soif de justice, qui passe par des moments de colère, de culpabilité aussi. Et puis il a une foi catholique, assez rare chez un tel personnage…


De quoi êtes-vous le plus fier dans le travail que vous avez obtenu de Tommy Lee Jones ?

De la façon dont on l’a filmé, éclairé… En fait je suis satisfait d’avoir utilisé tout ce qu’il pouvait m’apporter. D’autant que le fait de travailler dans une autre langue m’a mis dans une position un peu instable… pas aussi confortable qu’avec les grands acteurs que j’ai côtoyés : Noiret, Schneider, Huppert, Torreton… Sur la Louisiane : vous apportez un regard de cinéaste français.

En quoi est-il différent de celui des cinéastes américains ?
Pour commencer, il faut dire que quasiment personne n’est allé filmer les endroits où j’ai tourné. Les cinéastes américains ont une grande méconnaissance de ces régions du Sud. Ils s’en tiennent souvent à quelques clichés… Prenons par exemple l’accent : les gens de ces régions trouvent insupportables qu’on les fasse parler dans les films avec un accent d’une contrée située à plusieurs centaines de kilomètres. Un peu comme si chez nous, on faisait un film dans le Sud-Ouest avec l’accent Ch’ti !
C’est un des très mauvais côté du cinéma américain, qui n’hésite pas non plus à faire jouer une Chinoise par une actrice japonaise…
Du côté de l’Institut Lumière (Bertrand Tavernier en est le directeur), sur quoi travaillez vous en ce moment ?
Il y a les travaux d’édition, et je tiens à ce qu’il y ait des livres variés. Nous travaillons sur un Hitchcock, sur un Henri Janson… sur des mémoires. Et nous préparons le Festival du Grand Lyon. (Du 13 au 18 octobre. La programmation sera connue mi-juin).

Propos recueillis par Alain Le Tirilly

# Pratique

Mardi 19 mai à 19h30

# Site
Le Méliès

10, Place Jean-Jaurès

04 77 32 32 01


13 mai 2009

Double coup médiatique à la Médiathèque de Saint-Etienne avec Paul Fournel et Jean-Noël Blanc

Rencontre amicale et littéraire... et sportive! à la Médiathèque stéphanoise

Paul Fournel et Jean-Noël Blanc font du tandem littéraire

Ils sont écrivains, ils sont amis, ils sortent chacun un livre ce mois-ci : la médiathèque de leur ville se devait de marquer le double événement. Paul Fournel et Jean-Noël Blanc seront au rendez-vous, vendredi 29 mai. Petit avant-goût… en toute complicité. Ce texte provient du blog d’Alain Le Tirilly ©

fournelblancDu Bureau du livre de l’ambassade de France à Londres, aux destinées duquel il préside depuis 2007, Paul Fournel (à gauche) se prépare à un petit retour au pays, le temps d’une rencontre à la Médiathèque, animée par son ami Jean-Noël Blanc (à droite).
Il se trouve que l’un comme l’autre sont les heureux papas d’ouvrages tout justes sortis de presse : « Courbatures » (au Seuil) pour le premier, et « Le nez à la fenêtre » (chez Joëlle Losfeld) pour le second.
La médiathèque stéphanoise a donc saisi cette double occasion pour réunir les deux auteurs, amis de très longue date. Comment va se dérouler cette rencontre ? « Dans la complicité » nous a dit Jean-Noël Blanc.
« Nous nous connaissons depuis la terminale et nous ne nous sommes jamais perdus de vue », poursuit-il. Il se souvient, entre autres, d’une pièce de théâtre qu’ils ont coécrite, après le bac, sous un nom fictif… et qui fut montée en « première mondiale » (et unique !) à la Salle Jeanne-d’Arc, fin des années soixante. Quasiment hier matin. « Paul a aussi été mon éditeur, chez Ramsay puis Seghers » se souvient encore Jean-Noël Blanc.

Un petit tour de vélo

55_TANDEM_LITTSi les deux livres ont quelques points communs, les deux hommes en ont encore plus. Tous les deux passionnés par la forme du roman et de la nouvelle, ils partagent une passion plus technique : le vélo. Ils ont participé, avec pas mal d’autres auteurs et acteurs du monde du livre (Louis Nucéra, Jacques Plaine…) à  pas mal de courses à Saint-Etienne. « Paul est meilleur que moi, mais il m’arrive de le battre ! » savoure Jean-Noël Blanc…
Et de vélo, il en est question dans l’un et l’autre livre. Dans « Le nez à la fenêtre », c’est même l’activité principale du héros. « Je me suis intéressé à ce qui se passe dans la tête d’un coureur en pleine compétition, en faisant un parallèle avec des souvenirs d’enfance, douloureux, qui l’occupent aussi » explique l’auteur. « Ce qui m’intéresse c’est le rapprochement entre le présent de la course et le passé de l’enfance ».
Dans « Courbatures », c’est la question du succès, et de ce que l’on en fait, de la façon dont il est attendu, obtenu ou manqué, vécu… A travers une série de personnages fictifs, Paul Fournel se demande, (nous demande…), si au fond, la réussite est si facile à vivre… Rocker au sortir de scène, boxeur, cycliste (tiens, tiens…) jusqu’à un couple de boulangers : tous sont à un moment de leur vie confrontés « à la lumière »… L’humour et l’acuité de la plume de Fournel proposent d’aller fouiller un peu en dedans, pour voir « comment ça fait ».
Rendez-vous donc vendredi pour entendre les deux auteurs et poursuivre la conversation avec eux !

Alain Le Tirilly

« Le nez à la fenêtre » de J.-N. Blanc, Ed. Joëlle Losfeld
« Courbatures » de P. Fournel, Seuil.

# Pratique
Vendredi 29 mai à 19h
Entrée libre

# Site
Médiathèque
20-24 rue jo Gouttebarge
04 77 43 09 81

10 mai 2009

Bertrand Tavernier de retour des bayous

Bertrand Tavernier de retour des bayous

"Dans la brume électrique" présentée à Saint-Etienne

Le réalisateur va faire halte le temps d’une rencontre avec les cinéphiles stéphanois, mardi prochain. Il y sera question, de la réédition d’ « Amis américains », et … d’amour du cinéma, et de son dernier film, "Dans la brume électrique", projeté le soir même.


La discussion sera copieuse… Dans sa besace, Bertrand Tavernier arrive avec une version « revue et augmentée » de son ouvrage « Amis américains », et avec son dernier film « Dans la brume électrique ».

Commençons par le livre, qui est une réédition  (première parution en 1993) d’une volumineuse et passionnante série d’entretiens avec des pointures du cinéma d’outre-Atlantique. Il fut un temps ou Tavernier écrivait assez indifféremment dans les Cahiers du cinéma et dans Positif… Critique, historien, journaliste…, il a ainsi échangé avec John Ford, William Wellman, Budd Boetticher, John Huston, Jacques Tourneur, John Berry, Elia Kazan, Robert Altman…
Dans cette nouvelle livraison, on trouve quelques nouveaux : Joe Dante, Alexandre Payne, Tarentino… Pour donner le ton disons que Bertrand Tavernier explique qu’avec ce dernier, très vite « la conversation devint stratosphérique »… Une forme d’hommage à la culture tous azimuts du réalisateur.
L’ouvrage pèse son poids d’amitié, d’érudition vivante et d’exigence : Tavernier aime le cinéma américain, mais pas « tout » le cinéma américain. En passant par la Louisiane
Côté toile, Bertrand Tavernier sera aussi au Méliès pour évoquer son dernier film, adapté d'un célèbre polar de James Lee Burke.
« Dans la brume électrique », dans lequel intervient notamment Tommy Lee Jones.
L’action se déroule à New Iberia, en Louisiane. Le shérif local est sur les traces d'un redoutable tueur qui s'en prend à des jeunes filles. La découverte du cadavre d'un homme noir, enchaîné au moment de sa mort, est un « déclencheur »…
Le cinéaste a tenu a revoir l’histoire au jour du drame qu’a constitué pour la Louisiane, l'ouragan Katrina (il y a quatre ans).
Pour la réalisation, Tavernier a été en étroite collaboration avec l'écrivain Burke, en vivant chez lui, dans cet Etat, pour mieux arriver à s'imprégner de l'ambiance qui y règneUn film poignant montrant un inspecteur attachant et complexé, hanté par son passé. Le film a été présenté en compétition au Festival de Berlin.

Bertrand Tavernier reviendra très certainement dans la discussion sur les péripéties qui ont marqué le tournage et peut-être encore plus nettement le montage du film. Les divergences plus ou moins profondes entre le réalisateur et son producteur, américain, n’ont en effet pas manqué. Le réalisateur viendra aussi un peu en voisin, puisqu’il est le directeur de l’Institut Lumière, à Lyon. Rendez-vous donc mardi soir, pour une rencontre rare et précieuse.


Alain Le Tirilly

Lire l'interview de Bertrand Tavernier réalisé à l'occasion de sa visite à Saint-Etienne : "
Un, livre, un film…. et une inextinguible passion pour le cinéma"


# Pratique
Mardi 19 mai à 19h30
# Site
Le Méliès
10, Place Jean-Jaurès
0477 32 32 01

6 mai 2009

Le festival Piano Passion et ses invités russes

L’Opéra-Théâtre va piano et donc va sano

Saint-Etienne : le Festival Piano Passion adopte le clavier cyrillique

5b_14_05___VTout entier dédié cette année aux compositeurs russes, le festival Piano Passion va réunir des brillants et jeunes artistes, du lundi 11 au samedi 16 mai.

Le festival Piano Passion 8e édition se met au russe. Les compositeurs emblématiques, de Tchaikovski à Prokofiev et Stravinsky, ceux du Groupe des cinq aussi, seront mis en musique par une distribution de choix.
Récitals de piano solo, concerts à quatre, six et huit mains et soirée de concertos (quatre concertos de Prokofiev), avec le concours de l’Orchestre symphonique de Saint-Etienne composent un programme varié et exigeant.
A noter la participation d’Alexandra Roshchina, originaire de Saint-Pétersbourg, qui s’est illustrée lors du 11e grand prix international de Montrond-les-Bains (1er prix à l’unanimité).
La conférence inaugurale sur les difficiles relations entre art et politique sous le régime de Staline, et la séance ouverte aux grands amateurs, samedi après midi sont deux rendez-vous ouverts à tous, gratuitement.
Pour les concerts, une formule « pass » est disponible.

Le détail des rendez-vous et concerts

Lundi 11 mai
19h30 (Théâtre Copeau – entrée libre) : conférence « Prokofiev et Staline : une œuvre musicale sous la contrainte d’un régime totalitaire » avec l’historienne Taline Ter Minassian et le musicologue Jérôme Rossi, (animée par Martine Goubatian).
Des illustrations au clavier seront jouées par le jeune Xiao Peng Jiang, lauréat Piano Passion Découverte 2008

Les concerts se dérouleront dans le grand théâtre Massenet.
Mardi 12 mai
18h30 : ZhiChao Julian Jia
Œuvres de Chopin, Tchaïkovski, Stravinsky, Rachmaninov, Prokofiev

20h30 : Dimitri Naïditch
Œuvres de Scriabine, Tchaïkovski, Stravinsky, Prokofiev

Mercredi 13 mai
Alexandra_Roshchina18h30 : Alexandra Roshchina
Œuvres de Tchaïkovski, Kapustine, Prokofiev, Chtchedrine, Rachmaninov

20h30 : Anna Vinnitskaya
Œuvres de Medtner, Goubaïdoulina, Prokofiev

Jeudi 14 mai : Le Groupe des cinq
18h30 : Elisabetha Mazalova
Œuvres de Balakirev, Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski

20h30 : Valentina Igoshina
Œuvres de Moussorgski, Balakirev, Cui

Vendredi 15 mai
5b_14_05___V18h30 : Véra Tsybakov – Varduhi Yeritsyan – Natacha Kudritskaya – Katia krivokochenko
Rachmaninov : Études-tableaux (Extraits), Romance en ut mineur (1 piano, 6 mains)
Tchaïkovski : Casse-Noisette (2 Pianos), Stravinsky : Petrouchka, Suite (1 Piano, 4 Mains) ; Chostakovitch : Concertino Op.94 (2 Pianos) ; Glazounov : La mer (2 pianos, 8 mains)

Igor_Tchetuev___Jack_Liebeck20h30 : Igor Tchetuev
Œuvres de Tchaïkovski, Liadov Prokofiev, Stravinsky

Samedi 16 mai
de 15h à 17h : séance amateurs (Théâtre Copeau)
Intervention en public et sur un grand piano de concert de pianistes amateurs d’un bon niveau. (entrée libre)

A19h30 : Anna Vinnitskaya – Valentina Igoshina - Dana Ciocarlie – Igor Tchetuev
Orchestre Symphonique de Saint-étienne, direction : Alexander Vakoulsky
Prokofiev : Concerto n°2 en sol mineur,  Concerto n°5 en sol majeur, Concerto n°1 en Ré bémol, Concerto n°3 en ut majeur


# Pratique
Tarif pour les concerts (hors conférence et séance amateurs) 36,40€ : réduit : 33,30€
Pass Festival Piano Passion : 96€ (tous les concerts)

# Site
Opéra-Théâtre
Jardin des Plantes
Saint-Etienne
04 77 47 83 40


6 mai 2009

Opéra de Saint-Etienne : Daniel Bizeray nommé

Nouveau directeur et nouvelle saison à l’horizon

L’Opéra-Théâtre devrait bientôt changer de tempo…

La période de transition est bientôt terminée à l’Opéra-Théâtre : Daniel Bizeray vient d’être nommé en remplacement de Jean-Louis Pichon. L’occasion pour nous d’évoquer avec lui les ambitions qu’il nourrit pour la maison du Jardin des Plantes. Nous avons aussi demandé à Maurice Vincent et Françoise Gourbeyre de préciser leurs ambitions pour l’Opéra-Théâtre, avant la présentation de saison, prévue cette semaine.

Daniel Bizeray, homme de « rencontres »

BIZERAY_DANIELLe nouveau directeur, nommé le 22 avril mais qui prendra officiellement ses fonctions en septembre est directeur de l’Opéra de Rouen – Haute Normandie de puis 2005. Il était précédemment à la tête de l’Opéra de Rennes, de 1993 à 2004.
Musicien, chanteur (contre-ténor), sport aussi (ski nordique, antigymnastique…), il a « fait » Louis-le-Grand puis HEC.  Il est aussi titulaire d’un DESS de socio-psychologie des organisations, qui pourrait grandement l’aider !
Ouvert à des répertoires larges ,de la musique ancienne -il a travaillé auprès de Philippe Herreweghe- au contemporain, il se dit passionné par les « rencontres » : d’abord entre les artistes et « des » publics, et aussi avec les non-publics, « c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas encore en contact avec nous ». Il veut faire de l’établissement un « outil au service des arts vivants », tous styles confondus.
« La nécessaire réorganisation peut se traduire pour les musiciens et intervenants artistiques (costumes, décors…) par de nouvelles activités. Les chœurs peuvent par exemple se produire en dehors du champ lyrique et l’orchestre doit jouer plus souvent, pas seulement à Saint-Etienne… » Des idées qui pourraient plaire à Laurent Campellone.
Le nouveau directeur veut aussi nouer des liens avec des sites aussi divers que la Comédie, dont il connaît bien le directeur, Jean-Claude Berutti, les Subsistances lyonnaises, la MC2 grenobloise, les Musiciens du Louvre de Marc Minkowski, le festival d’Ambronay… Il pense à une « Mme Butterfly » contemporaine, avec des connexions avec la Cité du Design, les musées de la ville… Il imagine volontiers des enregistrements des opéras, avec pourquoi pas des diffusions en direct à la télé ou sur internet. Côté danse, il devra revoir une saison tombé un peu en déshérence (plusieurs annulations cette année).
Préparée par l’équipe intérimaire, sur la base de ce qu’avait amorcé Jean-Louis Pichon, la prochaine saison, amputée d’un spectacle lyrique, ne portera pas sa marque. Pour le voir véritablement à l’œuvre, il faudra attendre la saison 2010.

# Oui, mais…
Courtoisie et démocratie
Roméo et Juliette étaient à peine rhabillés, l’autre vendredi, que dans la salle de l’Opéra-Théâtre, le ton n’était plus tout à fait à l’élégance… Après une intervention du représentant des personnels de la maison (1), alors qu’elle était montée sur la scène pour répondre aux légitimes inquiétudes qui venaient d’être exprimées, l’adjointe à la culture de la ville a dû renoncer à prendre la parole. Dans une enceinte municipale qui plus est.
Que dans la vie publique, il arrive que des désaccords se manifestent, cela s’entend. Que les mots volent bas, parfois, cela arrive… Etonnants dérapages, malgré tout, de la part d’une assistance que se veut aussi policée. Peut-être l’amorce d’un retour à la tradition. Il fut un temps où l’on venait à l’opéra avec son casse-croûte, et à l’occasion avec quelques légumes périmés… Aux abris !
1) Que nous avons en vain tenté de contacter.

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interviewes, reportages... rencontres / culture à Saint-Etienne
  • Interviewes, reportages et rencontres avec des artistes et des acteurs de la vie culturelle de Saint-Etienne (théâtre, opéra, musique, expos, performances, livres, design...). Press-book des articles d'Alain Le Tirilly pour l'hebdo Synkrone/PulSzmag
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